"Petite vie de Charles Péguy"

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Le 30/11/2013

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Charles Coutel est professeur à l’université d’Artois. Il vient de faire paraître un ouvrage consacré à Charles Péguy aux éditions Desclée de Brouwer. Le titre : « Petite vie de Charles Péguy ». Ci-dessous, une rapide présentation du livre, un extrait de la préface et de l’introduction.



 





Présentation (par l'éditeur)

Des faubourgs ouvriers d’Orléans jusqu’à sa fin tragique et brusque au début de la Grande Guerre, en passant par Paris et Chartres, Charles Coutel retrace l’itinéraire de ce génie visionnaire, un « homme-cathédrale » qui a choisi de vivre sa vie dans une fidélité à soi-même.





Extrait de la préface

« Ecouter Péguy aujourd’hui, entendre son œuvre, la recevoir et la comprendre, c’est se tenir prêt à accueillir, par-delà les vociférations nécessaires de la polémique auxquelles tous les prophètes ont recours, l’écho d’une "petite vie", qui fut une "belle vie". Comme Charles Coutel a raison de nous replacer au cœur d’un destin d’homme, d’intellectuel et de poète qui abomina la grandiloquence pour mieux révérer la grandeur ! Grandeur des génies, des héros et des saints que nous devons imiter, non ensevelir sous les commémorations factices et les fiches de l’historien. Péguy socialiste s’est fait serviteur des misérables ; Péguy dreyfusard s’est fait serviteur de la justice et de la vérité ; Péguy normalien s’est fait serviteur du legs des anciennes humanités ; Péguy citoyen s’est fait serviteur de la liberté d’expression et du débat d’idées au sein de sa revue, Les Cahiers de la Quinzaine. »

Claire Daudin, présidente de l’Amitié Charles Péguy





Extrait de l’introduction

« L’œuvre et la vie de Péguy se placent sous le signe de l’Hospitalité dans un monde que le poète voit devenir de plus en plus inhospitalier ; mais comment rendre le monde de nouveau hospitalier ? Telle est la question que semble poser Péguy quand il suit Jeanne, lit les Classiques ou découvre les cathédrales. La cathédrale est le symbole de cette "petite vie", mise en lumière et en gloire, se plaçant sous le signe de l’Hospitalité. Mais ne faudrait-il pas commencer par rendre sa propre vie hospitalière et, pour cela, accepter de devenir l’Hôte du langage et des humanités ? Péguy cherche et sait qu’il n’aura jamais de réponse. Il rejoint en cela d’autres esprits ; éternels inquiets : Socrate, Pascal, Diderot, Nietzsche, Kierkegaard, et, après lui, Emmanuel Mounier, Simone Weil, notamment.

Péguy ouvre donc des chantiers qu’il laisse ouverts et nous voyons là une raison supplémentaire de lire Péguy : son œuvre, sa vie se veulent inachevées. Le poète parle de ses textes comme d’un "fatras", et, si la cathédrale de Chartres le fascine tant, c’est qu’en un sens, elle semble inachevée. La vérité ne sera jamais vraiment trouvée.

La vie de Péguy est chemin vers son œuvre mais à son tour, l’œuvre est chemin vers sa vie : à un moment (1912 ?) ces routes se rejoignent, comme se rejoignent les routes d’Orléans vers Paris et de Paris vers Chartres, et enfin vers Villeroy. »

Charles Coutel



 



COUTEL Charles, Petite vie de Charles Péguy, Editions Desclée de Brouwer, 2013, 160 p.



 


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Par : FH

Note : Note 4

Titre : inachèvements

Avis : Oui sur l' impression de Péguy de sa propre vie et de sa propre oeuvre inachevées.



Mais, justement, ce qui le fascine tant dans la Cathedrale de Chartres, c'est qu'elle donne au contraire -au beau milieu de son environnement - une impression d'achèvement (il dit "perfection" etc...). Elle est une preuve de la possibilité - qui sera une chimère pour lui,comme pour la plupart d'entre nous- de la possibilité, très exceptionnelle, d'achever quelque chose.