Glanes d'octobre-novembre-décembre 2013

Le 04/01/2014

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Année 1914, éducation, rire, argent, Alain Finkielkraut et Yann Moix… Voici quelques-uns des sujets associés à Charles Péguy sur des sites internet et des blogs durant les mois d’octobre, novembre et décembre.







PEGUY ET LA PREMIERE GUERRE MONDIALE



Lancement des Commémorations de la Grande Guerre

Le 7 novembre, le président de la République François Hollande a officiellement lancé les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Lors de son discours, il a cité Charles Péguy : « Cette Guerre, cette Grande Guerre, si l’Histoire avait été maîtrisée, si l’humanité avait eu une raison, aurait dû être la dernière. C’était l’espoir des soldats de 1914. C’était le rêve de Charles PEGUY, qui déclarait, à la veille de sa mort, le 5 septembre 1914 : "Je pars, soldat de la République, pour le désarmement général, pour la dernière des guerres." On sait ce qui advint par la suite ».



Le discours a été largement analysé et commenté dans la presse. Ainsi, le quotidien Le Monde, dans son édition du 8 novembre analyse les propos de François Hollande, soulignant que le chef de l’Etat avait délibérément choisi de « faire la part belle aux patriotes, ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n'y croyaient pas, Péguy autant que Clemenceau ».







Hommes de lettres, temps de guerre

Dans son édition du 6 novembre, le quotidien Le Figaro évoque le souvenir de la Première Guerre mondiale au travers des écrivains, engagés au front et pour certains « tués à l’ennemi ». C’est le cas de Charles Péguy. L’article du Figaro commence ainsi : « Le souvenir de la Première Guerre mondiale nous fait déplorer la perte du poète Charles Péguy, du romancier Alain-Fournier ou de l'historien Augustin Cochin, trois auteurs signalés parmi les  "560 écrivains morts pour la France" dont les noms ont été gravés sur deux plaques de marbre accrochées au Panthéon. »



 



Livre sur la Bataille de Villeroy

Le 11 novembre, le journal Le Parisien consacre un article au livre de Philippe Braquet, publié un peu plus tôt : Bataille de la Marne, le choc d’une rencontre. Ce livre est le fruit de plusieurs années de travail, de collecte d’information, pour restituer le vécu des soldats et des habitants lors de cette bataille durant laquelle mourut Charles Péguy. Philippe Braquet est responsable de l’association qui gère le musée 14-18 de Villeroy.



 



1914, le destin du monde

Il y a quelques mois, l’historien Max Gallo a fait paraître un ouvrage intitulé 1914, le destin du monde (XO Editions), dans lequel il revient sur les bouleversements engendrés par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il fait référence à Charles Péguy. Voir ici.



 



La mort des Grands hommes (dont Péguy)

Isabelle Bricard est écrivaine, férue d’histoire. Elle a publié fin octobre un dictionnaire qui raconte « la mort des grands hommes » (Editions Cherche Midi). Une entrée est consacrée à Charles Péguy, ainsi que le précise le site de la radio Europe 1. « L’écrivain fut lieutenant pendant la Première guerre mondiale. Face aux mitrailleurs allemands, il ordonne à ses hommes de se coucher. Lui restera debout et mourra en criant : " Tirez, tirez nom de Dieu !". »



 



 



PEGUY ET L’EDUCATION



Péguy et l’éducation, par Isabelle de Mecquenem

Isabelle de Mecquenem est professeur de philosophie à l’université de Reims. Elle rédige régulièrement des articles sur le site Skhole.fr, consacré à l'école. Et elle cite non moins régulièrement Charles Péguy dans ses articles (nous a avons plusieurs fois fait référence dans des " Glanes "). En octobre, Isabelle de Mecquenem a publié une nouvelle étude consacrée à Péguy. Extrait : « Nous proposons avec ce troisième volet un dernier parcours entre quelques extraits des Cahiers de la quinzaine de Charles Péguy cherchant à appréhender la nouveauté de certains problèmes de l’enseignement du début du vingtième siècle, mais qui invitent aussi à tisser des analogies fécondes avec plusieurs "défis" d’aujourd’hui, comme la récurrente question des programmes scolaires et de leur refonte, ou plutôt, de leur fonte, puisqu’il s’agit périodiquement de les soumettre à un "allègement" réputé salutaire. »



 



Péguy et l’éducation, par Damien Le Guay

« Les ruines éternelles », c’est ainsi que s’intitule la chronique de Damien Le Guay dans le magazine Famille chrétienne en date du 13 novembre. L’auteur estime que l’enseignement de la littérature à l’école tend à se « techniciser à outrance (…) avec l'introduction massive de méthodes rhétoriques, structuralistes et formalistes ». Damien Le Guay, membre de l’Amitié Charles Péguy, invoque Péguy en conclusion : « Quand certains apprentis sorciers saccagent ce sacro-saint amour de la littérature, cette formation des sentiments et de la politesse du cœur, souvenons-nous de la mise en garde de Péguy : "Le triomphe des démagogies est passager. Mais les ruines sont éternelles". »



 



 



PEGUY ET FINKIELKRAUT



Alain Finkielkraut a publié en octobre le livre l’Identité malheureuse (Edition Stock). Le philosophe y retrace l'histoire de la notion d'identité française. Dans ce livre, le philosophe invoque et cite Charles Péguy. L’ouvrage a été abondamment commenté (et critiqué).

Présentation du livre et interview de son auteur dans le Journal du Dimanche, en date du 14 octobre.



Autre interview, dans le quotidien Libération, en date du 15 novembre. Il fait référence à Charles Péguy. Extrait : « La "racialisation "de l’identité a conduit à l’horreur génocidaire. Cela ne peut être oublié. Mais le devoir de mémoire est aussi un devoir de distinction : Péguy n’est pas Barrès, De Gaulle n’est pas Pétain, Simone Weil n’est pas Charles Maurras, Jean Daniel n’est pas Patrick Buisson, et le sentiment national ne saurait être abandonné à ceux qui ont déshonoré la France. »



Enfin, dans une autre interview, cette fois à l’hebdomadaire La Vie, le 26 novembre, Alain Finkielkraut s’explique directement sur son attachement à Péguy. « Je cite Péguy parce que je lui dois d’avoir compris ce que pouvait signifier être français. Chez Péguy, l’identité n’est pas un attribut ou une propriété, mais un attachement et une obligation : veiller sur le trésor qui nous a été remis, défendre la civilisation française contre l’uniformisation planétaire et plutôt que de s’en gargariser sans fin, essayer au moins de ne pas s’en montrer indigne. »



 



 



PEGUY ET MOIX



Le 4 novembre, le prix Renaudot a été attribué à Naissance, de Yann Moix (Edition Grasset). De nombreux articles ont alors été publiés sur cet ouvrage et sur son auteur, membre de l’Amitié Charles Péguy.

Dès le mois de septembre, le magazine Le Nouvel Obs avait publié un article sur "Naissance" et son auteur. Extrait : « Il y a effectivement quelque chose de testamentaire dans cette "Naissance". Il règle sa dette à Péguy, son frère orléanais, en reprenant le principe des dialogues burlesques des "Cahiers de la quinzaine" (dont il possède la collection intégrale). »



 



 



PEGUY CITÉ



Décès de Georges Descrières

Le comédien Georges Descrières est décédé le 19 octobre à l’âge de 83 ans. Il était surtout surtout connu pour son interprétation d’Arsène Lupin. Le journal La Croix, dans l’hommage qu’il lui rend, rappelle que le sociétaire de la Comédie-Française avait interprété du Péguy (Jeanne d’Arc, en 1955, ndlr).



 



Patrick Buisson, la droite, la gauche, Péguy

Le 4 octobre, le quotidien Libération publie un portrait de Patrick Buisson, politologue, proche de Nicolas Sarkozy : « Esprit alerte et curieux, féru d’histoire de France et de sociologie électorale, il nourrit sa réflexion à des sources éclectiques : Bernanos, Péguy, Saint-Thomas d’Aquin, mais aussi Proudhon, Marx, et Pasolini ».



 



Francophonie, la langue de Péguy

Le 21 octobre, dans le quotidien La Croix, Odon Vallet, journaliste spécialiste des religions, signe une chronique intitulée "Plaidoyer pour la francophonie". Voilà comment s’achève son article : « Et au Bénin les meilleurs élèves  et uniques mentions "Très bien" du Bac philosophique sont des élèves du petit séminaire de Notre-Dame de Fatima à Parakou. Bravo à vous, Angelo et Jean-de-Dieu, qui parlez et écrivez si bien la langue de Fénelon et de Péguy ».



 



 



PEGUY COMMENTÉ



Le rire et la dérision, Péguy, Guillebaud

Jean-Claude Guillebaud est journaliste et essayiste. Le 2 octobre, il publie dans le magazine La Vie, une chronique intitulée "Ceux qu’on piétine en riant". Extrait : « Le rire et la dérision ne furent-ils pas, dans le passé, l’arme des faibles contre les puissants ? Aujourd’hui, c’est devenu l’inverse. Et cette inversion-captation devient une figure grimaçante de l’injustice. Citons encore Charles Péguy : "On ne fonde, on ne refonde aucune culture sur la dérision, et la dérision et le sarcasme et l’injure sont des barbaries. " »



 



Le « cercle Charles Péguy »

A l’automne, a été lancé à Paris, le « Cercle Charles Péguy » (qui n’a rien à voir avec « l’Amitié Charles Péguy »). Il s’agit d’un groupe de réflexion visant à « contribuer à la reconstruction d’une droite authentique ». Un des membres de ce « cercle » s’est expliqué sur le choix du nom de Péguy. C’était dans une interview le 20 novembre au site Cahiers Libres ;

« Péguy n’est pas de droite, mais il n’est plus de gauche – s’il l’a jamais été. (...) Péguy fait partie de ces rares Français du temps présent en qui des personnalités de sensibilité différente peuvent se reconnaître et se conjoindre. C’est pourquoi nous l’avons choisi comme porte-étendard. Péguy est un aiguillon pour aller vers la vérité et la justice. »



 



 



EXTRAIT D’OEUVRES



L’Argent

Le 28 octobre, le sénateur du Loiret, Jean-Pierre Sueur a publié sur son site internet et sur son blog, un billet intitulé « Un centenaire oublié », faisant référence au texte de Péguy, L’Argent, écrit il y a 100 ans. Il écrit : « Je crains que (…) nul ne se souvienne, à Orléans qu’il y a un siècle exactement – en 1913 –, Charles Péguy publiait dans Les Cahiers de la Quinzaine ce livre, L’Argent, qui prend sa source et son sens à Orléans, ce livre dont certaines pages auront marqué notre littérature, auront été citées partout, sont devenues des symboles, et qui n’existerait pas, n’aurait pas de sens, si Péguy n’avait pas vécu à Orléans son existence singulière (…). »



Le lendemain, le 29 octobre, le site d’information MagCentre publie à son tour un long extrait de L’argent, avec ces quelques mots d’introduction : « Alors que la jacquerie gronde dans les campagnes, qu’au nom du profit les financiers délocalisent le travail, que le dumping social est devenu la règle même entre pays européens ces deux extraits de "L’argent". Ce texte écrit par l’Orléanais Charles Péguy en 1913, il y a cent ans tout juste, est d’une brûlante actualité. Aucun édito, aucun commentaire de la situation actuelle ne saurait le remplacer. Tout est dit. »



 



 



DIVERS



L’Oratorio de Bernard Esposito à Chartres

Le 18 octobre, le quotidien La Croix consacre un court article à la représentation à la cathédrale de Chartres de l’Oratorio composé par Bernard Esposito à partir de la « Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres », de Péguy.



 



Michel Decaudin, la poésie au début du XXème siècle

Le livre de Michel Decaudin, La Crise des valeurs symbolistes. Vingt ans de poésie française 1895-1914, publié en 1960 vient d’être réédité. Le site Fabula l’a mentionné dans un article en date du 16 octobre. Il y est fait référence à Charles Péguy.



 



La réouverture du Centre Péguy à Orléans

Après environ 3 mois de chantier, le centre Charles Péguy à Orléans a rouvert ses portes à la mi-décembre. Il s’agissait de travaux visant à « restaurer la façade sur rue, la galerie intérieure, les structures et à nettoyer des pierres de la bâtisse ». Voir ici et ici.




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